Rencontre "par hasard"

Le Dr Cornélius allait et venait dans les vieilles rues de la capitale anglaise, sa canne de bois frappant le sol à un rythme régulier. Sur le trajet, il rencontra quelques notables et membres du Consulat, qu'il salua. Puis, arrivé dans une rue particulièrement sombre, il s'arrêta. Deux hommes semblaient l'attendre, près d'une porte de fer. Ils étaient costauds, sinistres, et vêtus de noir. Leurs daemons bouledogues reniflaient la panthère du Dr avec respect.

"Bien, messieurs. Vous savez ce que vous avez à faire."

Les deux "armoires à glace" sortirent de la ruelle. A cet instant, une silhouette féminine passa, dans la rue animée qui jouxtait celle-ci.Cornélius la rattrapa et se campa devant elle.

"Oh, quelle coïncidence ! Mme Coulter !"

Après ce qui c'était passé tout ces derniers jours, Marisa avait parlé de l'étrange docteur à Lord Asriel. Il lui avait dit que garder l'aléthiomètre sur elle était la meilleure de solution. Celui ci était donc en sécurité. Et la rue, bondée de monde, ne permettait aucune agression. Ce n'est pas pour autant qu'elle fut rassuré lorsqu'elle rencontra le Dr Cornélius. Elle s'arrêta net, pas le choix, le Dr barrait la route de la jeune femme.

Quelle malheureuse coincidence. Vous allez encore me harceler ? Non parce que si c'est le cas, je préfère partir et ne pas entamer la conversation.

"Oh non, vous vous trompez Madame ! Je ne vais pas vous retenir très longtemps. Donnez-moi simplement l'aléthiomètre, et vous pourrez passer votre chemin !"

Tandis qu'il parlait, les deux hommes en noir étaient sortis d'une ruelle adjacente.

"Parce que sinon..."

Marisa était terifiée, mais ne laissait rien paraître. Du moin essayait. Elle éclata de rire.

Parce que sinon quoi ? Qu'allez vous faire. Vous allez demandez à vos deux bouldoges de m'attaquer ? En pleine rue ? Ne pensez vous pas qu'une des personne présentes dans cette rue viendra à mon secours ?

"Ecoutez, j'ai perdu un temps précieux à essayer de vous convaincre par la parole. Mais puisque vous ne semblez pas vouloir entendre raison, je vais vous convaincre d'une autre manière."

Le Dr fit un signe de tête aux deux hommes, qui attrapèrent solidement chacun un bras de Mme Coulter. Puis ils sortirent de leurs poches intérieures deux petits pistolets, qu'ils pointèrent sur Marisa, tout en les cachant sous leurs vestons.

"Vous avez compris l'enjeu de votre silence, à présent ? Nous allons faire un petit tour dans Londres, à l'issue duquel vous me remettrez votre engin."

Marisa tremblait. Les personnes qui marchaient dans la rue étaient trop occupés pour remarquer son teint blême et les mains des deux hommes crispés sur ses bras fins, de manière à en faire tout le tour pour qu'elle ne puisse plus bouger. Elle sentit le contact des deux pistolet à travers les veste des deux homme sur sur ses côtés.

Si je cri que se passera t'il ? Vous me descendrez, et ensuite vous serez arrêté par le magistérium. Vous finiriez vos jours dans une prison au meilleur des cas. Mais il y a plus de chances que cela soit la peine capitale que l'on vous attribue. Même si je suis en froid avec le maître du magistérium, celui ci me doit beaucoup de chose et me tiens en estime.

"Si vous criez, ils vous tueront en effet. Et les autorités ne voudront sûrement pas se mêler de cette affaire épineuse, afin de ne pas se brouiller avec les sorcières. On prétendra un accident, ou un tueur fou. D'ailleurs, ces hommes ont été formés pour dégager ma responsabilité dans tous les cas. Vous serez morte, et vos tueurs me mettront hors de cause. Alors je vais être patient : donnez-moi l'aléthiomètre pour une semaine, et je vous le rendrai, accompagné d'un chèque de dix-mille livres."

Marisa savait que cet homme était dangeureux. Son visage était effrayé. Les deux armoires à glacé l'avait entrainé dans un ruelle étroite et surtout, vide. Elle ne disait mot, elle ne voulait se résoudre à donner l'aléthiomètre. Mais elle était sure d'une chose.

Jack lui avait fait un cadeau empoisoné.

Comme pour la motiver à lui céder l'objet, une des armoires à glace ressera la pression sur son bras, elle aurait des beaux bleus le lendemain. Le deuxième l'attrappa par le cou et commença à resserer sa main. Le deamon chien de l'homme tenait le petit signe doré entre ses griffe. Elle suffoqua quelques secondes, avant de dire, dans une voix essouflé.

Je...Je vais... vous le donnez... Lachez moi je vous en prie.

L'armoire à glace dessera son emprise sur son cou. La jolie ladie reprit des couleurs, avant de glisser sa main dans son sac, d'ou elle sortit l'objet, qui était protégé par un tissus de velours. Elle le tendit à l'armoire à glace qui la tenait pas le bras. Celui ci le donna au professeur.

Un sourire de triomphe illumina le visage du Dr Cornélius qui attrapa prestement le paquet de velours, les yeux luisant de convoitise.

"Voyez-vous, on arrive à tout avec un peu de volonté, Mme Coulter."

Le vieil homme ouvrit le paquet, caressa l'aléthiomètre du bout des doigts, puis le rangea dans sa poche.

"Lâchez-la. Je suis désolé pour les désagréments encourus, Madame. Vous recevrez, comme promis votre engin devant votre porte, samedi prochain à 8 heures. Avec le chèque de dix-mille livres. Bonne journée !"

Les deux tueurs rangèrent leurs armes, et repartirent. Quant à Cornélius, il s'en alla d'un pas nonchalant et tranquille, comme s'il venait de faire une bonne affaire sur l'achat d'un kilo d'oranges.

La jeune femme regarda le vieil homme s'éloigner. Tout sa vie elle avait travaillé avec des hommes comme ça. Elle les détestait et les avait toujours détesté. Les hommes qui envoyait leur armoires à glace faire le sale boulot. Elle ne savait pas ce que vallait ce que contenant l'aléthiomètre, et elle ne voulait pas le savoir.

Après tout elle n'allait pas risquer sa vie pour la mémoire d'un homme qui était mort. Un larme coula le long de sa joue. Son bras lui faisait mal et un trait rouge ornait son cou. Le signe dorée se jetta dans ses bras. Elle le serra contre sa poitrine.

Elle adressa à Cornélius qui s'éloignait.

Vous êtes un homme ignoble...

Une silhouette sombre s'avançait vers Marisa, un revolver à la main.

"Madame Coulter, que faisiez-vous avec l'ambassadeur des sorcières ?"

C'était Georges, l'ancien majordome d'Arsène Lupin.

Marisa était adossée au mur. Elle Essauya la larmequi avait coulé le long de sa joue d'un revers de la main.

Elle dévisagea l'homme qui venait d'apparaitre. Georges était l'ancien majordome de Greystone, et celui de Lupin maintenant à ce qu'elle savait. Pour sa part, elle l'avait aperçu chez Jack. Elle répondu d'une voix sèche.

Je me faisait voler.

Un sourire sarcastique illumina son visage.

Votre ancien maître m'a fait un cadeau comment dire. Plutôt empoisonné...

Le majordome s'approcha encore un peu.

"Vous avez été volée ? Par le consul Cornélius ? Vous plaisantez Madame ! Et de quel cadeau empoisonné voulez-vous parler ?"

Elle le dévisagea. Il n'était pas au courant que Lord Greystone possédait un aléthiomètre ?

Jack m'avait légué un Aléthiomètre.

Elle se tenait le coup. La marque était parfaitement visible. Elle lança d'une voix redevenue sèche, en otant sa main de sur son cou.

Et maintenant, vous pensez que je plaisante ?

Le majordome devint livide.

"M... Mais... Lord Greystone possédait une boussole d'or ? Et il ne m'aurait rien dit ? Ça m'étonnerait Mad... Oh mais vous êtes blessée ! Suivez-moi, je vais vous conduire chez moi !"

La jeune femme haussa les épaules. Au point ou elle en était, ce n'était pas grave si elle révélait quelques secrets.

Et bien apparement il en possédait un.

Elle secoua la tête[

Ce n'est pas la peine je survivrai.

Marisa s'appuya au mur pour s'en décoller, mais ses bras endoloris et surement couverts de bleus à présent la ramenèrent à la réalité. Elle sourit.

Bon, d'accord, je suis peut être pas au sommet de ma forme...

Ce domestique auparavant si discret et effacé semblait à présent jovial et bavard. Il l'accompagna jusque chez lui, en marmonnant des paroles telles que :

"Allons, on n'a pas idée de se promener dans ces rues si sombres ! La vermine court les rues de Londres en ce moment, Madame."

Après cinq minutes de marche tranquille, ils arrivèrent devant une maison jolie mais discrète, à cinq étages. Après l'ascension d'un petit escalier à double montée, Georges ouvrit la porte et invita Mme Coulter à entrer.

Marisa sourit. Elle n'avait fait vraiment attention à Georges, lorsqu'il était au service de Greystone, et pas plus maintenant qu'il travaillait pour Lupin. Il devait en savoir des choses sur Greystone, et il devait également avoir des aprioris sur elle. Pour lui, elle devait être une femme sans coeur, qui avait causé la mort de son employeur.

Depuis combien de temps travailliez vous pour Jack ?

Il devait en savoir beaucoup sur lui, et elle était curieuse.

Georges referma la porte, installa avec Mme Coulter sur un fauteuil et fit du thé, qu'il servit avec de petits gâteaux.

"J'ai... toujours travaillé pour la famille Greystone, Madame."

Toujours ?

Elle hésite quelques secondes, avant de finir par dire.[

Pourquoi s'est-il suicidé ? Je veux dire, ma question peut vous sembler bizarre, mais on ne fait pas cela pour une personne que l'on connait depuis a peine un mois...

"Toujours."

Le majordome était un homme impassible, mais lorsque Marisa évoqua le suicide de Jack, il serra si fort sa tasse de thé que la poignée explosa. Pourtant une seconde plus tard, il était aussi calme qu'avant. Il ramassa la porcelaine brisée et déclara :

"Je pense que vous êtes la mieux placée pour répondre à la question, Madame. Il me semble que Lord Greystone était un homme passionné."

Marisa sursauta lorsque la poignée en verre explosa. Elle laissa le Majordome reprendre ses esprit sans rien dire. Elle n'osait plus parler, et lorsqu'elle le fit, sa voix fut un murmure.

Je suis désolée...Vous devez me haïr.

"Oh, ce n'est rien. Je m'étais habitué à voir les gens qu'il rencontrait le détruire petit à petit. D'abord sa propre ambition, animée par le Magistérium, puis Argor, Lord Nechros, M. Lupin... Et enfin vous. Vous lui avez porté le coup final."

Gardant son calme, le majordome avait pourtant haussé le ton au fur à mesure de sa tirade.

"Un biscuit ?"

Elle n'aimait pas vraiment les propos de Georges. Elle n'était pas responsable de la mort de Greystone. Elle avait essayé de ne pas le laisser l'aimer, elle avait essayé de lui dire de ne pas se faire de faux espoirs. Elle n'avait jamais voulu ça. C'est elle qui posa sa tasse sechement sur la table cette fois ci.

Je n'y étais pour rien.

Et après tout, la seule chose que faisait Jack maintenant, c'était lui apporter des ennuis. Elle avait bien fait de donner la boussole à Cornélius.

Non merci.

Le majordome ignora les propos de Mme Coulter et poursuivit :

"Bien, vous êtes blessée. Voulez-vous que j'aille chercher un médecin ? Ou un fiacre ? Et où habitez-vous ?"

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