Visite du consul

Cornélius déambulait dans les couloirs de Jordan College. Grâce aux indications du Majordome, le vieil homme put trouver les cuisines. Il n'entra pas, passa sa tête par l'embrasure de la porte et demanda d'une voix forte :

"Nathan Finch ! Y a-t-il un Nathan Finch ici ?"

Invité

Will, ou plutôt Nathan Finch, qui faisait la vaisselle, posa l'assiette qu'il essuyait sur l'égouttoir et, pliant la serviette qu'il tenait encore entre ses mains, se retourna.

Je suis Nathan Finch, Monsieur.

Il savait jouer son rôle de petit employé modèle, et son attitude était on ne peut plus polie, presque servile.

Dois-je suivre Monsieur?

"Hum... Oui, suivez-moi. Je dois vous parler, Mr Finch. Où plutôt... Mr Parry ?"

Le vieil homme avait prononcé les derniers mots si bas que seul Will avait pu l'entendre. Sans attendre l'effet de ses mots, Cornélius s'engagea dans le couloir, cherchant une pièce de libre pour son entretien.

Invité

[euh, t'as le droit de savoir mon nom?]

Will suivit l'homme, lui-même suivit par Kirjava et Moxie, les deux chats qui s'étaient décidés à devenir son ombre officielle.

Que me voulez-vous? demanda-t-il, une fois en lieu sûr.

[Les sorcières !]

Les deux hommes s'installèrent finalement dans un petit salon tranquille, situé non loin des cuisines.

"Mes amies m'ont bien renseigné sur vous... Hum... Mais ce n'est pas de vous dont je souhaite parler. En travaillant à Jordan College, avez-vous déjà rencontré... par hasard hum... Mme Coulter ?"

Invité

Will fronça les sourcils.

Mme Coulter? Elle est morte depuis longtemps voyons!

"Mon cher Mr... Finch, elle est bien portante, et aussi vivante que vous et moi. J'ai de bonnes raisons de croire qu'elle va réapparaître sous peu à Jordan College. Et j'ai un service à vous demander."

Invité

Will se retint de dire quoique ce soit: une réaction trop spontanée aurait été mal venue.

Et quel genre de service? Je ne fais pas n'importe quoi, sachez le. Et avant cela, j'aimerai savoir qui vous a renseigné sur moi, dans quel but, pour qui vous travaillez et quelles sont vos intentions. Vu que vous êtes si bien renseignez sur moi, il est normal qu'en gentleman, vous m'en disiez autant sur vous, non?

Le vieil homme étira ses lèvres en un sourire aux dents jaunes, puis répondit :

"Je ne suis pas un gentleman, Mr Finch, mais je vais tout de même vous répondre. Je suis le Dr Cornélius, et je travaille pour le Consulat londonien des sorcières. Je souhaite obtenir... un objet appartenant à Mme Coulter. Si vous m'aidez à l'obtenir, je pourrai vous avoir quelques faveurs."

Invité

Will fronça les sourcils.

Je ne suis pas un voleur. Du moins, pas temps que je ne sais pas Exactement de quoi il s'agit. Vous en avez soit trop dit, soit pas assez.

Cornélius sortit de dessous sa robe une bouteille et deux verres, qu'il posa sur la table. Il proposa un verre à Will, puis, sans attendre la réponse, remplit les deux verres d'un liquide ambré.

"Si cet objet avait pu être volé, je l'aurais déjà fait, Mr Finch ! Non, je vous demande de convaincre Mme Coulter. Et vous en avez les moyens. Car il me semble que vous connaissez sa fille, Mrs Belacqua... Croyez-moi, vous avez tout à gagner en m'aidant. Naturellement, dès que je n'aurai plus usage de l'objet, je le remettrai à sa propriétaire."

Invité

Will regarda l'alcool avec dégoût.
Il n'avait jamais compris ce que les adultes pouvaient aimer là dedans, et il pensait qu'il ne le comprendrait jamais.
Cela lui rappella le prêtre Russe, qui lui avait servit de la vodka pour le remettre d'aplomb, et qui avait juste réussit à lui couper les jambes.

Je ne marcherais pas Docteur. D'ailleurs, je ne vois pas en quoi je pourrais vous aider, même si j'en avais envie. Madame Coulter doit avoir de bien mauvais souvenirs de moi et, à vrai dire, je ne veux pas me servir de sa fille comme d'une 'monnaie d'échange', même si, au sens propre, ce n'est pas vraiment ce que vous me demander, je pense que vous comprenez ce que je veux dire. Ensuite, je ne vois pas ce que je pourrais 'gagner'. Si vous êtes l'allié des sorcières, vous devez savoir que vous ne pouvez pas marchander avec moi, et qu'il vaut mieux éviter d'essayer. De plus, vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous voudriez que j'obtienne, ni dans quel but. Vous avez besoin de moi, et moi, je ne travaille que si je suis informé. C'est donnant-donnant, comme on dit.

Il fixait à nouveau l'alcool, comme s'il eût s'agit d'un poison, puis reprit.

D'ailleurs, c'est Lyra qui aurait dû être prévenue de la survie de Madame Coulter, et pas moi. Expliquez ce que vous voulez, que je puisse au moins prendre en considération votre demande.

Voyant que Will ne se décidait pas à prendre son verre, Cornélius le vida d'un coup, avant de le remplir à nouveau.

"Il me semble que Mrs Belacqua a été informée de la survie de sa mère, qui, naturellement, va tout tenter pour se rapprocher d'elle. Je crains que votre amie soit en danger avec Mme Coulter de retour à Londres. Hum... Et si je souhaite obtenir l'aléthiomètre de Mme Coulter, c'est parce que son précédent propriétaire l'avait trafiqué... De manière à ce qu'il indique un trésor caché en Méditerranée."

Invité

[on dit Miss et pas Mrs^^]

Will haussa les épaules.

Et en quoi cela peut-il m'aider à sauver Lyra? Un trésor dans la méditérrannée et la vie d'une personne... J'avoue ne pas vraiment comprendre le rapport mais bon. Les adultes et l'argent... Et puis, avez-vous des preuves de ce que vous avancez? Si je vole l'aléthiomètre, puisse que c'est d'un aléthiomètre qu'il s'agit, permettriez-vous que je prenne quelques instants pour le faire...examinez, par une connaissance? Après tout, une telle modification devrait l'avoir...marqué, non? Sachez juste que le trésor ne m'intéresse pas, et que, si ce que vous me dites est vrai et que mes sources le confirment, je ne ferai pas d'histoire. Par contre, je ne comprends pas vraiment pourquoi vous faîtes appel à un enfant, mais bon. C'est vous l'Adulte...

"Vous me tenez en bien basse estime Mr Finch ! Tous les trésors ne sont pas d'argent et d'or (cf pdc^^). Et celui que je recherche se trouve être une collection impressionnante d'ouvrages de l'Antiquité, traitant en particulier de la Poussière."

Cornélius rangea la bouteille et les verres et se leva :

"A présent je vous laisse réfléchir. Si vous tenez à me contacter, voici mon adresse."

Il lui tendit une carte de visite faisant mention du consulat des sorcières, et d'un bureau, puis disparut, non sans lui avoir adressé un clin d'œil malicieux.

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